MORGANIA LUNE LOUP

Le temps avec l' aide précieuse de Dame Nature, avait vêtu les tombes de ces linceuls de lierre... ...une fois de plus rendant anonyme ces dernières demeures !

... La croix était parée de guirlandes de lierre...

La végétation était particulièrement luxuriante ! il me fallait traverser un taillis. Les ronces et les racines, tels des mains décharnées, s' agrippaient à ma vieille cape de cuir... Puis je vis les sépultures, prisonières de cet enfer végétal !

L' odeur de la terre fraîchement retournée emplissait l' air frais et humide. Le tombeau était éventré... comme si quelque abomination venait de le déserter... Il fallait être plus prudent maintenant...

Laissant le Marais de Brisetombe loin derrière moi, je m' enfonçais de nouveau dans les bois...

Le chemin n' était plus qu' une succession de marigots fétides... ... certains monuments avaient été engloutis par la fange...

L' aile noire de la Mort l' avait surprise dans son étreinte, prolongeant sa supplique pour l' éternité...

Epitaphes - D' UN AMOUREUX SOUCI EXCLUSIVEMENT LE TIEN... - TA LANGUEUR CRAMOISIE LANGUISSANT SUR MON SEIN... - EMBESOGNA LES FILLES MAIS MILLE TREPAS NE SONT RIEN... - ENGLUE DANS L' ABIME UN FRELON MUSICIEN... - AUX OREILLES DE CIRE CONTREFAIT PARNASSIEN......

Le sol marécageux de cette clairière avait incliné les stèles... donnant l' impression que certaines se confiaient à d' autres... ... pour chuchoter des plaintes... ... où de pendables secrets !

Des sarcophages de plus de 3 mètres de long étaient alignés. Le temps avait cependant gommé toute inscription...